Et pourtant le monde va mieux !

NooLib The Blog | le 28-10-2016
Catégorie : Politique
Il suffit d'ouvrir un journal pour constater que la crise financière est toujours bien présente et ne cesse de créer davantage de chômage tout en continuant à creuser l'écart entre les pays riches et les pays pauvres. Il suffit d'allumer la télévision pour entendre parler de guerre et de terrorisme, que l'insécurité est omniprésente et que les politiques ne savent pas la contenir. Il suffit de naviguer sur internet pour y voir la famine, les maladies et l'analphabétisme, que le monde semble aller de plus en plus mal et que nous ne pouvons rien y faire. Chaque jour, ce sont des centaines d'informations, plus accablantes les unes que les autres, qui nous parviennent et nous confortent dans notre idée que le monde sombre peu à peu dans la dépression.

Pourtant, le monde va mieux. Car, si à court terme, les informations reléguées par les médias sont probablement administrées par les politiques de nos États [1], il est plus qu'indispensable de conserver une vision à long terme et large dans l'espace afin de tenter de situer la position exacte de notre monde [2].

En nous basant sur les quelques bases de données du PNUD [3], de l'OMS [4], l'UNESCO [5] et d'autres [6-7], nous pouvons extraire des indicateurs fondamentaux tels que :

  • L'IDH (Indice de développement humain).

  • L'espérance de vie à la naissance.

  • La mortalité des enfants de moins de 5 ans (probabilité de mourir avant l'âge de 5 ans, pour 1000 nés vivants).

  • Le revenu par habitant (en $ internationaux courants, pour 1000 nés vivants).

  • Les parts de produits intérieurs bruts (PIB) nationaux consacrés à l'éducation, la défense et la santé.


Si nous observons ces paramètres sur 20 ans (de 1990 à 2010), c'est-à-dire avant et après la fin de l'URSS, et pour quelques pays de l'OCDE, BRICS et PMA, nous pouvons faire les constats suivant :

  • Le nombre de conflits dans le monde est historiquement bas.

  • Le nombre d'enfants scolarisés et d'adultes alphabétisés est en forte hausse.

  • Les budgets de santé publique sont plus importants en part de PIB.

  • Le nombre de pauvres et d'enfants en travail est en baisse.

  • Le nombre de médecins pour mille habitants est en hausse légère (non mentionné dans le tableau).

  • Les étudiants en études supérieures sont beaucoup plus nombreux (non mentionné dans le tableau).

  • L'accès au savoir est plus vaste de part notamment avec l'émergence d'internet (non mentionné dans le tableau).


Tableau récapitulatif des indicateurs fondamentaux entre 1990 et 2010.



L'ensemble de ces variables se sont donc améliorées au cours des 20 dernières années. Elles nous montrent que le monde pris dans sa globalité semble aller mieux. Néanmoins, nous devons rester prudent car une analyse plus détaillée montre également que l'amélioration globale de ces mêmes variables reste inégalement répartie à travers les pays du monde. De plus, le tableau précédent affiche uniquement des moyennes. Une comparaison rigoureuse entre 1990 et 2010 devrait nécessairement passer par des tests statistiques de comparaison de moyenne. En particulier, un test de Wilcoxon montre qu'il n'y a finalement pas de différence significative concernant les dépenses en éducation. Cependant, tous les autres paramètres montrent bien des différences significatives (P<0,05) entre 1990 et 2010.

La question est à présent de comprendre pourquoi ces "bonnes" nouvelles, même si elles doivent restées nuancées, ne sont pas davantage reprises par les médias ? Oui, dans certains domaines, le monde irait mieux. Cela permettrait notamment d'encourager l'humain dans ses efforts à construire chaque jour un monde meilleur, que l'humain n'est pas une peine perdue et que ce qu'il entreprend peut effectivement trouver une justification sur le long terme. Alors gardons espoir !

Référence(s)

[1] M. Pinçon, M. Pinçon-Charlot. Le président des riches. La Découverte Poche / Essais. 2011. Lien
[2] J.C. Victor. Les dessous des cartes - itinéraires géopolitiques. Arte Editions & Tallandier. 2011. Lien
[3] PNUD. Indicateurs internationaux de développement humain. PNUD. 2015. Lien
[4] OMS. Global Health Observatory Repository. OMS. 2015. Lien
[5] UNESCO. Institute for statistics. UNESCO. 2015. Lien
[6] Stockholm International Peace Research Institute. SIPRI Military Expenditure Database. Stockholm International Peace Research Institute. 2015. Lien
[7] Banque mondiale. Base de donnée. Banque mondiale. 2015. Lien

Commentaire(s)