Préface : qu'est-ce que l'Homme ?
NooLib The Blog | le 01-10-2016
Catégorie : Philosophie
Il semblerait que certaines questions ne doivent plus être posées. Elles ont soit définitivement trouvé réponse, soit été classées comme hors de propos. C’est du moins ce que l’on peut pressentir aujourd’hui. Remettre en question les concepts établis hier est devenu obsolète, ennuyeux, sans intérêt pour l’Homme de demain. Il est préférable à présent d’innover, d’aller de l’avant sans jamais prendre le temps de se retourner. Car nous n’avons véritablement plus le temps de nous retourner. L’acquis est bien considéré comme chose définitive et il n’est plus question de le contester. Le monde va et il s’agit surtout de ne pas rater la marche du progrès qui résonne en nous comme la marche de l’évolution. C’est encore du moins ce que nous tentons de croire.
Pourtant, il y aurait bien des questions qui n’ont jamais trouvé de réponse et qui mériterait que l’on s’y attarde encore un peu. Car il semblerait qu’elles regorgent d’humanité et d’universalité. Tel est le cas, par exemple, des pensées du philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1597-1646) « Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ? » et du philosophe allemand Martin Heidegger (1889-1976) « Pourquoi est-il de l’étant et non pas plutôt rien ? ». Celles-ci doivent nous conforter dans l’idée que quelque-chose dans ces questionnements dérange, trouble l’être humain à tel point que celui-ci les rejette ou les relègue à de simples questions de philosophie de bas étage. Car, finalement, ces simples questions, pourtant si complexes, n’acquièrent plus la place qu’elles méritent dans notre société actuelle. Elles restent trop souvent confinées à l’état d’isolement, noyées aux fins fonds de l’océan des savoirs, peut-être en définitif pour être oubliées. Pourquoi? Pour nous éviter de regarder derrière nous, de peur de découvrir nos erreurs ? Mais l’erreur est humaine. Elle est aussi universelle.
Le physicien Erwin Rudolf Josef Alexander Schrödinger (1887-1961) dira pourtant que « La connaissance isolée qu’a obtenue un groupe de spécialistes dans un champ étroit n’a en elle-même aucune valeur d’aucune sorte. Elle n’a de valeur que dans le système théorique qui la réunit à tout le reste de la connaissance, et seulement dans la mesure où elle contribue réellement, dans cette synthèse, à répondre à la question : "Qui sommes-nous ?" ». Car nous devrions être persuadés que la seule et unique question que nous devons-nous poser, nous en tant qu’être humain, nous en tant qu’Homme, est de comprendre ce que nous sommes et pourquoi nous sommes ce que nous sommes afin de construire notre prochain état d’évolution et de trouver notre place dans l’univers. Et ce questionnement ne trouvera de sens que si, et seulement si, nous nous efforçons de confronter une fois pour toutes l’ensemble de nos connaissances déjà acquises et que nous nous élancions enfin vers des savoirs pluriels et multi-connectés.
De cette volonté de réconcilier notre existence avec les sciences devra naître une théorie. Cette théorie, qui nous obligera à remettre en question l’Homme en tant que seul objet qui pense, n’appartiendra à aucune discipline et ne pourra se ranger dans aucune case. Elle devra, au contraire, se concevoir comme un tout, comme une globalité qui connecte l’ensemble des connaissances et nous invite à penser local en sachant le global et à penser global en sachant le local. Cependant, et entendons-nous bien sur ces termes, il ne s’agit pas de construire une théorie unificatrice puisque les connaissances représentent des objets qui ne doivent ni rester isolés ni être absorbés dans une connaissance plus générale. Il ne s’agit pas non plus de réduire l’univers à une seule formule logique qui deviendra de toute manière obsolète dès lors que nous comprenons que celui-ci repose sur le principe d’évolution des idées qui le composent. Il s’agit plutôt de rendre compte de connexions entre les connaissances issues de disciplines différentes qui peuvent être dévoilées dès lors que nous comprenons les mécanismes sous-jacents à l’existence de l’univers mais que, paradoxalement, ce sont ces mêmes connexions qui permettront de rendre les mécanismes de l’univers intelligibles. Nous sommes donc confrontés à une boucle infinie dont nous devrons, malgré tout, trouver l’entrée et la sortie.
En définitif, pour produire une telle œuvre, il nous faudra découvrir la brèche qui nous permettra de nous insérer dans la boucle de la dualité connaissances-univers en espérant que celle-ci puisse se situer à l’interface de nos seules connaissances. Tel devrait être le véritable défi de l'Homme de demain et songer enfin à trouver un début de réponse à cette simple question : qu'est-ce que l'Homme ?
Pourtant, il y aurait bien des questions qui n’ont jamais trouvé de réponse et qui mériterait que l’on s’y attarde encore un peu. Car il semblerait qu’elles regorgent d’humanité et d’universalité. Tel est le cas, par exemple, des pensées du philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1597-1646) « Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ? » et du philosophe allemand Martin Heidegger (1889-1976) « Pourquoi est-il de l’étant et non pas plutôt rien ? ». Celles-ci doivent nous conforter dans l’idée que quelque-chose dans ces questionnements dérange, trouble l’être humain à tel point que celui-ci les rejette ou les relègue à de simples questions de philosophie de bas étage. Car, finalement, ces simples questions, pourtant si complexes, n’acquièrent plus la place qu’elles méritent dans notre société actuelle. Elles restent trop souvent confinées à l’état d’isolement, noyées aux fins fonds de l’océan des savoirs, peut-être en définitif pour être oubliées. Pourquoi? Pour nous éviter de regarder derrière nous, de peur de découvrir nos erreurs ? Mais l’erreur est humaine. Elle est aussi universelle.
Le physicien Erwin Rudolf Josef Alexander Schrödinger (1887-1961) dira pourtant que « La connaissance isolée qu’a obtenue un groupe de spécialistes dans un champ étroit n’a en elle-même aucune valeur d’aucune sorte. Elle n’a de valeur que dans le système théorique qui la réunit à tout le reste de la connaissance, et seulement dans la mesure où elle contribue réellement, dans cette synthèse, à répondre à la question : "Qui sommes-nous ?" ». Car nous devrions être persuadés que la seule et unique question que nous devons-nous poser, nous en tant qu’être humain, nous en tant qu’Homme, est de comprendre ce que nous sommes et pourquoi nous sommes ce que nous sommes afin de construire notre prochain état d’évolution et de trouver notre place dans l’univers. Et ce questionnement ne trouvera de sens que si, et seulement si, nous nous efforçons de confronter une fois pour toutes l’ensemble de nos connaissances déjà acquises et que nous nous élancions enfin vers des savoirs pluriels et multi-connectés.
De cette volonté de réconcilier notre existence avec les sciences devra naître une théorie. Cette théorie, qui nous obligera à remettre en question l’Homme en tant que seul objet qui pense, n’appartiendra à aucune discipline et ne pourra se ranger dans aucune case. Elle devra, au contraire, se concevoir comme un tout, comme une globalité qui connecte l’ensemble des connaissances et nous invite à penser local en sachant le global et à penser global en sachant le local. Cependant, et entendons-nous bien sur ces termes, il ne s’agit pas de construire une théorie unificatrice puisque les connaissances représentent des objets qui ne doivent ni rester isolés ni être absorbés dans une connaissance plus générale. Il ne s’agit pas non plus de réduire l’univers à une seule formule logique qui deviendra de toute manière obsolète dès lors que nous comprenons que celui-ci repose sur le principe d’évolution des idées qui le composent. Il s’agit plutôt de rendre compte de connexions entre les connaissances issues de disciplines différentes qui peuvent être dévoilées dès lors que nous comprenons les mécanismes sous-jacents à l’existence de l’univers mais que, paradoxalement, ce sont ces mêmes connexions qui permettront de rendre les mécanismes de l’univers intelligibles. Nous sommes donc confrontés à une boucle infinie dont nous devrons, malgré tout, trouver l’entrée et la sortie.
En définitif, pour produire une telle œuvre, il nous faudra découvrir la brèche qui nous permettra de nous insérer dans la boucle de la dualité connaissances-univers en espérant que celle-ci puisse se situer à l’interface de nos seules connaissances. Tel devrait être le véritable défi de l'Homme de demain et songer enfin à trouver un début de réponse à cette simple question : qu'est-ce que l'Homme ?
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