Sommes-nous polluer par les ondes ?

NooLib The Blog | le 13-12-2017
Catégorie : Physique
Il existe les ondes sonores, nées de la succession des phénomènes de compression-dépression des molécules constituant le milieu et dans lequel les ondes se propagent. Il existe les ondes sismiques similaires aux ondes sonores et permettent de sonder les entrailles de la Terre comme de faire trembler l’écorce terrestre.

Il existe les ondes lumineuses nées de la propagation de grain de petites entités que l’on nomme «photon». Celles-ci n'ont pas besoin de milieu pour se propager et posent une limite infranchissable à la vitesse de propagation de n’importe quel phénomène physique. Il existe les ondes radios de même nature qui assurent l’ensemble des télécommunications terrestre et bien plus encore. Il existe les ondes gravitationnelles, nées de la déformation de l'espace-temps (comme illustré sur la figure ci-dessus). Elles ont été démontrées dans la théorie de la gravitation d'Einstein et nous les avons détectées que très récemment.

Mais il existe aussi l’onde créée par la rotation de la Terre sur elle-même, l’onde créée par la rotation de la Lune autour de la Terre, ou encore l’onde créée par la rotation de la Terre autour du Soleil. L’avancée et le recul du glacier du Rhône créé également une onde, ou plutôt une série d’ondes périodiques, analysable par transformée de Fourier. Il existe la pulsation cardiaque et la respiration, ondes également périodiques mais non stationnaires. Il existe donc une multitude d’ondes dans la nature. La première erreur serait alors de considérer qu’il existe une pollution des ondes.

Continuons. Les ondes des scanners corporelles sont des ondes millimétriques juste un peu au dessus de celles utilisées pour les micro-ondes. Or on sait que les ondes des micro-ondes chauffent l'eau car elles sont parfaitement accordées à la fréquence de résonance de la molécule d'eau. Les molécules d'eau vont alors osciller et le milieu va chauffer. C'est un peu comme-ci elles dansaient au rythme des pulsations de la musique micrométrique. L'image n'est pas si bête.

Les ondes millimétriques ne vont donc pas chauffer l'eau du corps, mais elles activeront certainement d'autres molécules qui ont une fréquence de résonance proche des ondes millimétriques. De plus, toutes les ondes électromagnétiques pénètrent dans un matériau : c'est ce qu'on appelle l'effet de peau. Certes la profondeur de pénétration est souvent très mince (fonction de la longueur d’onde et du matériau) mais peut être suffisante pour traverser l'épiderme de la peau. En fait, le chercheur ne sait pas vraiment.

C’est que le problème de l’épiderme de la peau est un problème compliqué. L'épiderme est loin d'être un tissu inerte, c'est la première interface entre l’environnement et le corps, le premier obstacle à toutes agressions extérieurs. Alors, peut être qu'il existe des molécules de l'épiderme qui vont s'activer par résonance avec les ondes millimétriques. Mais le chercheur ne sait pas. Alors, voilà ce que disent les journalistes : il n'y a aucun risque. Non ! Messieurs les journalistes. Ce n'est pas parce que les chercheurs n'ont pas détecté la molécule qui résonne avec le champ millimétrique, qu'elle n'existe pas.

Lors d'un cours sur l'imagerie IRM, vous entendrez peut-être les médecins affirmer que la technique est complètement non invasive et sans risque. Signalons tout de même que l'image IRM est fabriquée en inversant le spin de tous les protons de la molécule d'eau, soit 60 % des molécules du corps humain, et ceci plusieurs fois par minute. Aujourd'hui les IRM vont permettre d'envoyer un champ magnétique de 8 Tesla afin de garantir une image exceptionnelle. Le champ magnétique terrestre au noyau est de l'ordre de 0.000004 Tesla. Il est déjà suffisant pour contrer les vents magnétiques solaires et protéger ainsi la vie sur Terre. Peut-on, par conséquent, affirmer sans crainte que les appareils IRM sont réellement inoffensifs ?

Toute la problématique repose sur les termes employées. Non, il n'existe pas de pollution des ondes car celles-ci ne sont que la matérialisation de phénomènes physiques aux multiples facettes. Par contre, est-ce que l'apparition de nouvelles technologies basées sur de nouveaux protocoles d'émission d'ondes électromagnétiques est dangereux pour la santé ? A cette question, nous ne sommes pas, aujourd'hui, en mesure de répondre de manière raisonnable en nous basant sur des preuves scientifiques. Appliquons ainsi le principe de précaution qui stipule que tant que les phénomènes ne sont pas clairement identifiés alors il est nécessaire de continuer à chercher.

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